J.O.: les moyens de ses ambitions

Les JO à peine terminés, voici que déjà les critiques tombent: faut-il vraiment se réjouir de nos 3 médailles belges, des 14 diplômes olympiques obtenus* et des quelques records de Belgique battus ? Je dirais pour commencer que, bien entendu, on espère toujours mieux, toujours plus. La devise des JO n’est-elle pas justement « Citius, altius, fortius », « Plus vite, plus haut, plus fort » ? Donc oui, on part aux jeux pour ramener un maximum de médailles et de records.
Mais Pierre de Coubertin, fondateur des jeux olympiques modernes, n’a-t-il pas aussi dit que « l’important, c’est de participer » ? Nous pouvons donc être fier d’avoir pu présenter une délégation importante (environ 120 athlètes) dans de nombreuses disciplines (une quarantaine) pour notre 25è participation. Ce qu’il faut surtout se poser comme question c’est: donnons-nous à la Belgique les moyens de nos exigences en matière de résultats ?. Je ne vais pas rentrer dans la polémique de la scission des fédérations qui certainement diminue l’efficacité des politiques à mener. Partons d’un premier constat: le Belgique, en tant que petit pays niveau population, ne peut espérert un afflux massif de sponsors comme peuvent y prétendre les Etats-Unis, le Russie ou encore, plus proche de nous, la France. Donc, si nous souhaitons améliorer nos résultats dans les compétitions internationales, il ne reste plus que le secteur public pour investir.
Je situe ces investissement à deux niveaux: le sport de haut niveau bien entendu, celui qui s’occupe des athlètes à potentiel ou déjà confirmés et le sport pour tous qui sert à donner le goût du sport, de l’effort, des performances d’abord mais qui permet aussi de détecter les jeunes à potentiel.

Comme déjà dit plus haut, la politique sportive en Belgique est régionalisée. Je vais donc me pencher pour commencer sur la politique de sport de haut niveau à la Fédération Wallonie Bruxelles (ou en Communauté française 😉 ). Avec la saga du Centre de Formation pour Sportifs de Haut Niveau – CFSHN – (voir mes articles à ce sujet), nous pouvons déjà constater que l’importance première n’est pas mise sur le sport mais malheureusement sur les influences politiques et les intérêts sous-localistes. Ce projet de Centre a été paralysé car aucune décision n’arrivait à être prise tant 2 Ministres voulaient tirer la couverture à eux (ou à leur région). Jean-Claude Marcourt (PS) soutenant le ville de Liège et André Antoine (cdH) soutenant, lui, Louvain-la-Neuve et donc sa région, le Brabant wallon.
Outre cette gué-guerre, l’aspect financier est venu jouer les troubles-fêtes. Les négociations pour fonder le nouveau gouvernement fédéral ont donné 10 ans à la Wallonie pour devenir autonome dans sa gestion des nouvelles compétences transférées du fédéral aux régions, via une autonomie fiscale accrue. De plus, il est demandé d’arriver à l’équilibre budgétaire pour 2014-15. Des économies seront donc bien nécessaires pour arriver aux résultats escomptés…
Le projet initial du CFSHN avait un budget de 70 millions d’euros. Après le passage de la moulinette budgétaire, le Centre est devenu une salle d’athlétisme couverte, besoin le plus criant en Wallonie, pour un budget réduit à 25 millions d’euros. Et c’est Louvain-la-Neuve qui remporte « la médaille en chocolat »!
Quelle conclusion peut-on tirer de cela ? A partir du moment où des choix budgétaires doivent être posés, le sport est une des matières qui en est la victime. Comment osons-nous dès lors encore critiquer les performances de nos athlètes si nous ne leur donnons pas les moyens pour arriver au top de leurs disciplines respectives ?

Deuxième pilier de la politique sportive: le sport pour tous. Cette politique-là se joue à différents niveaux: au niveau des communautés (Féd. Wallonie-Bruxelles), au niveau communal, au niveau des fédérations. Je ne vais pas développer chaque niveau mais uniquement celui qui m’intéresse, le communal. Les communes ont, en effet, un rôle à jouer dans le développement du sport notamment via les subventions et mises à disposition d’infrastructures communales.
Une aide financière pour susciter la pratique d’un sport, la création de terrains multi-sports dans les quartiers, des animations régulières avec des moniteurs sportifs sur ces terrains, des stages de sport organisés par la commune pendant les vacances sont aussi de bons moyens d’attirer les jeunes vers le sport.
Mais il y a une chose que l’on ne cite pas souvent: la gestion du sport à l’école. Car il y a là aussi un moyen de donner goût au sport mais aussi de détecter les enfants/jeunes qui auraient le potentiel pour devenir athlète de haut niveau. Les communes (et la Féd. Wallo-Brux) peuvent donc aussi motiver les professeurs d’éducation physique à être attentif à cela.
Vous le voyez même au niveau de gestion publique le plus proche des citoyens, d’importants investissements peuvent être faits.
C’est pourquoi, avec la Liste OLLN 2.0, nous avons des propositions concrètes pour favoriser la pratique du sport. Voyez nos propositions concrètes ici.

Bien entendu, tous les niveaux de pouvoir sont concernés. Un maillon faible dans la chaîne et c’est tout le sport de haut niveau qui pourrait en pâtir…

* reçoit un diplôme olympique l’athlète s’étant classé dans le top 8 de sa discipline

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A propos Denis

Né à Bruxelles, le 19 mars 1975 Marié et heureux papa de Louis et Lise Diplômé de la HE Lucia de Brouckère (BA économique spécialisation Tourisme) Employé dans le secteur bancaire Passionné de politique, intéressé par les nouvelles technologies, amateur de gastronomie et de bons vins

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