Balzat: l’intérêt individuel a gagné ? Pas tout à fait faux…

Vous l’aurez peut-être appris par la presse, le 4 juin dernier le permis de bâtir du projet « Village du bien-être » sur le site du Château Balzat a été annulé par le Conseil d’Etat. Une victoire pour les riverains des avenues de Villas et des Combattants, directement impactés par les futures constructions.

Mais est-ce vraiment l’intérêt particulier qui a primé face à l’intérêt collectif comme on pourrait le croire ?
Ce recours ayant été introduit par des particuliers, répondre à cette question par l’affirmative est la première chose qui vient à l’esprit. Mais à y regarder de plus près, en est-on toujours aussi sûr ?

Situons d’abord le projet : une surface de plus de 30.000 mètres carrés dont 24.000 construits, une longueur de plus de 200 mètres sur 7 niveaux avec des hauteurs côté Avenue des Villas de 15 à 18,5 mètres minimum et côté Vallée/Avenue des Combattants de 27 à 29 mètres minimum. Ce site aurait dû être constitué d’une maison de repos et de soins (120 lits), d’un centre de jour (15 places), d’une résidence Service (50 appartements), d’une résidence Intergénérationnelle (47 appartements, 16 kots, 7 chambres à louer), d’une résidence classique (17 appartements), d’une cuisine centrale, d’un centre de bien-être, de surfaces de services de proximité et d’un parking de 130 places.
Soit 158 places individuelles + 98 appartements + 16 kots étudiants + le personnel du home
+ les fournisseurs et services connexes + les visiteurs + les utilisateurs des services proposés. Donc, bien plus de 250 véhicules pour un parking de 130 véhicules en sous-sol et 12 en surface !
Situons aussi l’endroit : le site est prévu dans un quartier résidentiel et verdoyant, face à l’Athénée Paul Delvaux, sur un des axes menant à l’hôpital ainsi qu’à la gare et son parking principal, à quelques centaines de mètres du centre d’Ottignies.

Dans les arguments, il y avait bien entendu l’impact visuel et intrusif sur les lieux de vie mais ce projet aurait eu un impact très important sur le bien-être et la mobilité dans un périmètre plus important. Imaginez le nombre de véhicules supplémentaires qui auraient transité par le centre d’Ottignies déjà engorgé, par l’avenue Reine Fabiola, accès à l’Hôpital, l’avenue Demolder, etc… Il vous suffit de venir dans le quartier au début ou à la fin des cours à l’Athénée pour vous rendre compte que rajouter encore plus de véhicules dans la circulation déjà dense entrainera de plus grandes difficultés.

La démesure qui symbolise ce projet pose aussi problème et la justification donnée à l’acceptation du grand nombre de dérogations est considérée par le Conseil d’Etat comme non-fondée. C’est un signal que les promoteurs ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent où ils veulent. Beaucoup de citoyens de notre commune peuvent y être confrontés. Ils savent maintenant que les promoteurs n’ont pas tous les droits.

Il faut aussi déplorer également qu’une surface importante d’espace vert en plein centre-ville disparaisse pour du béton, que des arbres de grandes valeurs – dernières traces de la forêt de Soignes sur notre commune – soient abattus et que l’impact environnemental de telles constructions n’ait été que peu pris en considération.

A la lecture de ces arguments et de l’ampleur de ce qui était prévu, on en conclura qu’effectivement des intérêts privés ont été défendus, ceux des promoteurs (privés) à qui on accordait une démesure au seul but non-avoué du profit financier sous couvert d’arguments soi-disant sociaux. Je pense aussi sincèrement que cette démarche des riverains bénéficie à un grand nombre de citoyens qui auraient été impactés indirectement.

En conclusion, je tiens à rappeler que les riverains (et moi-même) sont pour la construction d’infrastructures d’accueil pour nos seniors (et pour les plus petits aussi d’ailleurs). Mais pas à n’importe quel prix…

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A propos Denis

Né à Bruxelles, le 19 mars 1975 Marié et heureux papa de Louis et Lise Diplômé de la HE Lucia de Brouckère (BA économique spécialisation Tourisme) Employé dans le secteur bancaire Passionné de politique, intéressé par les nouvelles technologies, amateur de gastronomie et de bons vins

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